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Rencontres avec les Huninguois[es]

René MOEBEL, un maire heureux

Tout compte fait, René considère avoir été un maire heureux. Et plus largement un élu satisfait d’un engagement citoyen de plus de quarante années au service de notre commune, jour après jour consigné dans de grands cahiers.

René MOEBEL, maire honoraire de HuningueMais à 87 ans, notre maire honoraire évoque d’abord sa fierté d’avoir été enseignant, de ceux que l’on remercie d’avoir été l’élève en des mots reconnaissants, eux aussi soigneusement conservés. « Je dois moi-même beaucoup à un maître imbu de la méthode Freinet en dernière année d’École normale. » Là encore, archives à l’appui, René MOEBEL illustre comment il s’inspirera par la suite de cette pédagogie active et participative.

Les premières réunions publiques

Une méthode qui sans aucun doute influence son organisation de la vie municipale quand il devient maire en 1995, instituant des réunions de travail entre élus mais aussi les premières réunions publiques annuelles. « La concertation est à la base de l’action ; ce temps d’information et d’échange s’impose pour recueillir et prendre en compte les avis, même si au final l’équipe municipale porte seule la responsabilité de réaliser le programme pour lequel elle a été élue. »

Car si l’homme a démontré sa trempe de chef, il revendique avant tout son sens du collectif. De fait, pour avoir grandi sous l’Occupation et après-guerre, puis servi comme officier de l’infanterie en Algérie, la solidarité et l’esprit d’équipe ont toujours primé, par ailleurs affirmés par son éducation au sein d’une fratrie de huit enfants et par les péripéties, les épreuves de sa vie.

Adjoint du maire Charles MULLER en tant que délégué à la culture, à l’animation et aux associations, René doit pourtant faire cavalier seul dans les années soixante-dix pour aller de l’avant. « J’ai dû menacer de démissionner pour obtenir l’embauche d’un animateur contre l’avis du secrétaire de mairie qui en réfutait le besoin, ces nouveaux services à la population paraissant incongrus à cette génération de dirigeants dont la priorité avait été de rebâtir la ville. J’avais à cet égard beaucoup de respect pour Charles, comme ensuite pour Étienne MARTIN qui m’a toujours accordé sa confiance et les moyens d’agir : bibliothèque, école de musique, association mixte d’animation… »

Cette confiance, comme dans sa vie professionnelle celle du principal Georges BAUD dont il était l’adjoint dès l’ouverture du collège de Nerval en 1978, René MOEBEL devenu maire l’a non seulement donnée à sa municipalité, mais il s’est en plus attaché à lui laisser une large liberté d’action.

De nouveaux services à la population

Dans le sillage de la Maison des sports et du Parc des eaux vives, de grands projets en faveur de l’enfance-jeunesse – Forum jeunes, périscolaire, Nef de la petite enfance – et de la culture – Le Triangle – aboutissent, assortis de moyens humains inédits pour développer ces nouveaux services. « Cet enchaînement de grands projets a permis à Huningue de se doter des équipements et services qui lui faisaient défaut. Le contexte très favorable autour des années 2000 le permettait, même si tout n’était pas toujours simple. Le premier projet du Triangle avait été retoqué à cause d’une pollution souterraine et le préfet tardait à donner son aval pour celui que l’on connaît. L’invitation, par l’entremise du maire de Soustons Jean-Yves MONTUS, de Catherine TRAUTMANN, alors ministre de la Culture, à poser la première pierre a soudain débloqué la situation ! » rappelle-t-il avec malice, souriant encore du bon coup joué avec son ami landais.

De la construction du collège au Triangle, René partout à la manœuvre a tenu chaque fois les objectifs annoncés. Alors forcément, l’abandon de l’aménagement initialement projeté en berge du Rhin sur les terrains appartenant aux services de la Navigation l’irrite : « le Conseil municipal s’était prononcé en sa faveur » ! Bien que sachant que par après la donne a totalement changé avec la création de l’établissement public Voies Navigables de France et l’arrivée de nouveaux interlocuteurs, cette variation de cap ne passe obstinément pas ; l’ancien maire convient toutefois à demi-mot qu’il aurait aussi dû s’adapter à ce retournement.

Dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit : René MOEBEL n’est pas de nature à tergiverser. À l’image des réunions publiques, la création d’un journal municipal répondait à sa quête d’information des concitoyens. « Et nous avons fait élire le premier Conseil des jeunes ! » ajoute-t-il, laissant entendre que si la participation citoyenne a aujourd’hui le vent en poupe, le débat et l’accès à l’information n’ont rien de nouveau dans notre ville.

Huningue doit beaucoup à son maire honoraire ainsi qu’aux adjoints et conseillers qui se sont longtemps investis à ses côtés. Il faut aussi le dire. Et applaudir que tout entier au service des Huninguois, René MOEBEL ait été un maire heureux !

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