Des ponts pour la guerre

De tous temps, les armées en campagne ont été confrontées aux problèmes posés par le franchissement des obstacles naturels et notamment des fleuves et des rivières. Huningue qui a toujours été considérée comme un lieu privilégié de franchissement du Rhin (der Pass von Hüningen) voit donc se succéder la construction et la destruction de ponts à un rythme accéléré.
Quelques grands moments historiques le confirment :
- dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier 1474, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, traverse le Rhin à Huningue ;
- le 17 mars 1634, Rheingraf Otto Ludwig fait de même avec 6 000 hommes et 14 canons ;
- en juin 1677, le duc de Saxe Eisenach campant à Huningue, passe le Rhin sur un pont de bateaux.
En 1678, Louis XIV décide de verrouiller ce passage trop facile vers l’Alsace redevenue française et ordonne à Vauban de construire une forteresse à Huningue. Inaugurée en 1680, elle comporte notamment une tête de pont constituée par des ouvrages bâtis sur l’Ile des Cordonniers et la rive badoise. Un pont peut être à tout moment jeté sur le Rhin sous la protection de ces points forts.
Le premier pont reliant les ouvrages et la forteresse est construit en 1688, mais dès 1697, le traité de Ryswick en exige la démolition qui a lieu en 1699. Si bien qu’en 1702, le duc de Villars, futur Maréchal de France se trouve contraint pour aller livrer et gagner la bataille de Friedlingen contre les troupes impériales de construire un nouveau pont. Celui-ci ne dure pas très longtemps puisqu’il s’effondre en 1704.
Plusieurs ponts de bateaux sont par la suite construits en 1721, 1742, 1746, 1796 mais aucun ne dure bien longtemps.