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Les ponts entre Huningue et Weil

Un premier pont bâlois

Jusqu’au début du 13e siècle, celui qui veut franchir le Rhin entre Huningue et Weil am Rhein doit avoir recours à la barque d’un pêcheur ou faire le détour par Bâle. En effet vers 1225, l’évêque Henri de Thoune a fait construire un pont réunissant le Grand Bâle en rive gauche au Petit Bâle en rive opposée. Après 7 siècles de bons et loyaux services, il est en raison de sa vétusté remplacé en 1903 par un pont provisoire puis en 1905 par le pont de la « Mittlere Brücke » qui est suivi de beaucoup d’autres.

Des ponts pour la guerre

Bateau à vapeur sur le Rhin

De tous temps, les armées en campagne ont été confrontées aux problèmes posés par le franchissement des obstacles naturels et notamment des fleuves et des rivières. Huningue qui a toujours été considérée comme un lieu privilégié de franchissement du Rhin (der Pass von Hüningen) voit donc se succéder la construction et la destruction de ponts à un rythme accéléré.

Quelques grands moments historiques le confirment :

  • dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier 1474, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, traverse le Rhin à Huningue ;
  • le 17 mars 1634, Rheingraf Otto Ludwig fait de même avec 6 000 hommes et 14 canons ;
  • en juin 1677, le duc de Saxe Eisenach campant à Huningue, passe le Rhin sur un pont de bateaux.

En 1678, Louis XIV décide de verrouiller ce passage trop facile vers l’Alsace redevenue française et ordonne à Vauban de construire une forteresse à Huningue. Inaugurée en 1680, elle comporte notamment une tête de pont constituée par des ouvrages bâtis sur l’Ile des Cordonniers et la rive badoise. Un pont peut être à tout moment jeté sur le Rhin sous la protection de ces points forts.

Le premier pont reliant les ouvrages et la forteresse est construit en 1688, mais dès 1697, le traité de Ryswick en exige la démolition qui a lieu en 1699. Si bien qu’en 1702, le duc de Villars, futur Maréchal de France se trouve contraint pour aller livrer et gagner la bataille de Friedlingen contre les troupes impériales de construire un nouveau pont. Celui-ci ne dure pas très longtemps puisqu’il s’effondre en 1704.

Plusieurs ponts de bateaux sont par la suite construits en 1721, 1742, 1746, 1796 mais aucun ne dure bien longtemps.

Un pont volant pour les civils

En 1818, la construction d’un pont volant est envisagée du côté français. Le grand duché de Bade et la France seraient sans doute arrivés à un accord, mais la Confédération allemande et la Prusse s’y opposent pour des raisons de sécurité.

Finalement en 1835, le grand duché et la France se mettent d’accord pour la construction d’un pont volant composé de deux amorces de pont de 60 m partant de chaque rive et entre lesquelles naviguerait une portière de pont faisant fonction de bac. L’argument de la sécurité perdant de fait de son poids, la réalisation du projet est décidée en 1838.

Les travaux sont confiés à un artisan de Lörrach du nom de Staub à la suite d’une procédure d’appel d’offres assez semblable à celle utilisée de nos jours. Le pont volant de Huningue entre en fonction le 18 mars 1843. Il s’agit d’un pont à péage qui affiche pour principaux tarifs : une personne 5 centimes, un cheval et son cavalier 10 centimes, une voiture chargée attelée d’un cheval avec conducteur 20 centimes, une voiture chargée attelée de deux chevaux avec conducteur 45 centimes. La monnaie badoise est alors acceptée à raison de 28 Kreutzen pour un franc. Le pont fonctionne de 7 heures du matin à 18 heures en hiver et de 4 heures du matin à 21 heures en été.

En 1870 quand éclate la guerre franco-allemande, le pont volant est démonté dans la nuit du 5 août et les pontons amenés à Breisach et Strasbourg.

Un pont à bateaux

Pont à bateaux sur le rhin à Huningue
Après l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne, le pays de Bade est relié au « Reichsland Elsass- Lothringen » par dix ponts de bateaux, celui de Huningue étant le dernier au sud. Par l’importance de son trafic, le pont de Huningue se situe en 1892 au deuxième rang après celui de Kehl ; il passe chaque mois 34 382 personnes, 2 229 voitures et 210 chevaux.

Le gaz d’éclairage produit par l’usine de Huningue est amené aux établissements industriels de Friedlingen par une conduite posée sur ce pont, entreprise délicate puisque celui-ci s’ouvre à chaque passage de bateau.

La municipalité de Huningue souhaitant remplacer le pont de bateaux par un pont en dur adresse une demande dans ce sens au chef du gouvernement du « Reichsland ». Cette demande bien qu’étant soutenue par 32 communes des arrondissements de Lörrach, Mulheim et Schopfheim n’est pas suivie d’effet.

Aux prémices de la première guerre mondiale, le pont de bateaux est transféré à Istein puis ramené à Huningue pendant les hostilités. Ce pont continue à fonctionner durant l’entre-deux guerres. En 1939, il est démonté mais reconstruit par les Allemands dès 1940. Le 7 octobre 1944, les bombardiers de la R.A.F. détruisent le barrage de retenue de Kembs, ce qui entraîne une baisse considérable du niveau du Rhin mettant le pont en mauvaise posture. Une forte crue emporte ses pontons le 9 novembre 1944.

L’ancien pont de chemin de fer

Pont en fer sur le rhin à Huningue
L’histoire des ponts entre Weil am Rhein et Huningue, c’est aussi celle du développement du chemin de fer dans notre région. La ligne Mulhouse / Saint-Louis est inaugurée en 1840 et son prolongement vers Weil am Rhein par un pont sur le Rhin est déjà envisagé en 1870.

En 1874, une convention est signée concernant une liaison de Weil-Leopoldshöhe à Saint-Louis. Une nouvelle fois, la construction d’un pont sur le Rhin répond à des impératifs militaires puisque l’état major allemand souhaite pouvoir amener rapidement des troupes dans le Sundgau en cas de besoins.

Le 11 février 1878, le premier train parti de Leopoldshöhe arrive en gare de Saint-Louis qui s’appelle à l’époque Sankt-Ludwig. Le trafic voyageurs pas plus que celui des marchandises ne se développent et les trains circulent souvent à vide. La ligne est supprimée et le pont démonté en 1937.

Du bac au pont du Palmrain

Bac sur le Rhin à Huningue
Après la seconde guerre mondiale, un bac est mis en service entre Huningue et Weil am Rhein, d’abord par la Navigation française puis par son homologue allemand à partir de 1952. Au fil des années, ce système se révèle incapable d’absorber correctement un trafic toujours accru.

En 1970, suite à une enquête franco-allemande sur la circulation, il est décidé de remplacer le bac par un pont en dur au lieu dit Palmrain. Ce pont est inauguré le 29 septembre 1979 ouvrant ainsi un nouveau chapitre dans l’histoire déjà longue des ponts de Huningue.

La Passerelle des Trois Pays

Cette passerelle asymétrique en arc, construite en acier, a été érigée en 10 mois en 2006… (+lire la suite)

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